Mauritanie : énormes risques de tsunami bancaire

Jeudi 4 Janvier 2024

L’application de l’instruction numéro 029/GR/2023 en date du 27 décembre
2023 du gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) «  est quasi
impossible » au regard du paysage bancaire du pays, car elle provoquerait un
véritable tsunami, selon un expert ayant requis l’anonymat.


Les 2 parties de l’ instruction relative au relèvement du capital, porté de 1
milliard à 2 milliards de MRU, libéré en totalité, l’obligation de disposer de
fonds propres nets à hauteur de 3 milliards de MRU (article 6) et le délai fixé
du 24 mai pour se conformer à la nouvelle mesure, à effets rétro actifs, sont
intenables.
Notre source parle de « deux (2) instructions surprenantes » et enchaine avec
une série d’interrogations « 1qu’est ce qui justifie cette augmentation de
capital (en fait un doublement du capital). Y a-t-il un problème de liquidités
ou de solvabilité ? Le délai imparti pour se mettre en règle n’est pas tenable et
ne se justifie pas.
2/l’obligation de porter les fonds propres nets à 3 milliards de MRU, relève
d’une démarche jamais vue, en violation de la réglementation internationale,
en vertu de laquelle, ces fonds doivent être à tout moment égaux au capital
minimum.
3/l’apurement des engagements consentis aux apparentés dans un délai aussi
court est aussi intenable.
En effet, par la nouvelle situation, on demande aux actionnaires de verser une
augmentation de fonds propres et de rembourser en même temps leurs
engagements, dans un timing de moins de 6 mois.
Alors, le gouverneur de la BCM nous doit des explications.
Soit, on veut forcer les banques à fusionner ? Ou on veut liquider certaines
d’entre elles?
Impossible de trouver une justification sur le plan financier. Aucune banque
n’a la capacité de se mettre aux nouvelles dans le délai requis. Les sanctions
prévues viendront encore enfoncer ces établissements.

Amadou Seck Seck